Rencontre

Année : +6 AP TC

Lieu de la scène : Dromund Kaas -

Nombre de joueurs : 2

But d'arrivée de la scène (en 3-4 pages forum maximum): Rencontre et intégration de Vodan à la famille.


La rue était sombre, à peine éclairée par les néons des quelques établissement aux mœurs douteuses qui régnaient d'une main de fer sur ces quartiers désolés.
Ce n'est pas genre d'endroit à fréquenter, à moins d'être quelque peu débrouillard ou d'un statut offrant une certaine sécurité.

Vodan n'était pas rentré chez lui depuis la peine qu'il écopa, préférant écumer les couloirs de la première maison close où il jugea bon de s'installer quelques nuits. La douleur qu'éprouvait son amour propre et la déception qui le hantait étaient amorties dans l'alcool.
Il engorgea sans scrupules de nombreux verres aux couleurs toutes aussi différentes les unes des autres, ne sortant qu’occasionnellement de cette chambre embué dans un nuage alcoolisé.

Malgré cela, sa détermination refit surface bien assez tôt pour le sauver de sa dépravation. Fort de ce retour à la vie, sa volonté ne fit qu'une bouchée des idées noires qui l'embrouillait. Ne se cherchant aucune excuse face à sa démoralisation, son ambition lui dicterait ses prochains actes.
Il se leva et sortit de sa chambre, croisant quelques créatures aux courbes généreuses et aux regards aguicheurs.
Arrivé dehors, il posa un pied au mur avant de s'y adosser lassivement les bras croisés, le visage dans la pénombre, le tout sous la lumière mauve d'un néon juste au dessus de lui où une danseuse animée pouvait vous mettre quelques idées perverses en tête.

D'épaisses volutes de fumée s'échappaient du sol. Celui-ci ressemblait à un véritable cloaque, pavé de flaques d'eau croupies, et autres déjections. Quelque cris se faisaient parfois entendre, rapidement étouffés par le brouhaha de la foule qui se trainait dans ce bourbier sans nom.

Vodan, toujours adossé au mur, balayait les alentours de ses petits yeux verts, attendant que quelque chose vienne. Pour lui, tout travail était bon à prendre en ce moment.

Un véritable mal de tête. Du plus loin qu'il s'en souvienne c'était un mal qu'il n'avait pas connu et pourtant, depuis son arrivée sur ce monde, beaucoup de choses avaient été capable de lui en donner.
Pourtant s'il etait bien une chose qu'il devait apprendre, c'est que son experience, quoique grande dans certain domaine, n'était qu'à l'etat brute dans d'autres. Ces maux de tête n’étaient que la conséquence de l'image qu'il donnait aux gens : Un vieux rapace, déconnecté du monde des puissants, la politique. Et aujourd'hui, cela devait changer et pour se faire, il avait besoin d'un plan et quelqu'un pour l'exécuter.

Il avait déjà du braver beaucoup d'épreuves mais rien ne prépare à cela. Il faut y être. Le vivre. Et s'il fut un jour où les neurones devraient plus fonctionner que les muscles, "...et bien ce jour est arrivé" Se dit-il en descendant les dernière marches séparant les quartiers privés aux ruelles toutes proches.
Emmitouflés dans sa longue et habituelle cape, il s’avança vers sa destination incertaine alors qu'il continuait à étayer son plan dans sa tête.

Des choses seraient à jamais immuables, et l'inégalité flagrante comme le faste des quartiers nobles avec ceux d'en bas étaient toujours aussi frappante. Le changement d'ambiance était souvent assez radical, comme la bien-séance et les gouts vestimentaires d'ailleurs. De toute façon, l’élite ne descendait jamais ici. Il n'y avait d'ailleurs pratiquement aucun contrôle et la plupart des quartiers s'organisaient comme des collectivités se déchirant des bouts de terrain.
Au vue des premiers ivrognes et robots détraqués, Maleo fit en sorte de passer encore plus inaperçu. Même si dans sa vie il avait plus souvent côtoyé ce genre de vie que celle dont il jouissait actuellement, se replonger dans ce genre de vie n'était pas dans ces projets...C'était même tout l'inverse.

Les lumières fadasses, les néons crépitants et les rues remplies d'une foule imposante ne faisaient que donner encore plus de caractère à la scène.

Maleo se décrispa un instant, leva les yeux vers la masse d'humanoïde informe. Ici, il trouverait ce dont il avait besoin, un être capable de régler le problème qui lui barrait la route.

Vodan était toujours adossé contre le mur du bordel, vêtu d'une longue tunique grise dont l'arrière du veston lui descendait au niveau des genoux. Ses yeux dérivaient toujours à travers la foule, vacante à ses occupations. Un groupe de trois personnage s'en détacha, marchant lentement dans sa direction.
Deux Twi-lek et un Rodien se placèrent face à lui. Complètement défroqués et d'un état pitoyable, ils se ressairèrent autour de lui, tandis que l'alien à tête de crevette d'une couleur légèrement orangée prit parole :

-" Alors le cornu.. On est perdu ?", dit' il alors que ses deux idiot de compères commençaient à ricaner. " Il est évident que tu ne connais pas les coutumes locales, mais on va t'arranger ça.."

Il sortit une petite lame de l'intérieur de sa veste, ses yeux globuleux plongeant dans ceux de Vodan, resté inerte face au discours de son interlocuteur.
Il ne paru par perturbé par la situation pour autant, et préféra garder son calme jusqu'au bout. La situation était claire, et sachant pertinemment comment elle se finirait il préféra prendre les devants.
D'un mouvement rapide, il se décolla du mur et envoya un grand coup de pied dans les parties du Rodien, qui, prit au dépourvu, recula en s'écrasant face la première sur le sol poisseux.
Ne voulant laisser aucun moment de répit à ses opposant Vodan éclata la tête du Rodien du talon. Elle s'aplatit dans un concert de craquement et une gerbe de sang vint maculer le visage de Vodan, dont le visage transpirait la colère.
Les deux Twi-lek encore abasourdis par ce retournement de situation mirent quelques instants à comprendre ce qu'ils venaient de voir.
Préférant en terminer rapidement et sans trop de dommages, Vodan se lança tête baissée sur le Twi-lek à sa gauche. Ils tombèrent dans une flaque d'eau noire bruyamment. Les petits yeux verts du Zabrak plongèrent dans ceux du Twi-lek alors qu'il tentait de l'étrangler. Mais son compagnon l'en sauva en agrippant Vodan par les épaules avant de l'envoyer valser un mètre derrière.
Il releva son ami et prirent la fuite à travers la foule qui s'était attardée devant le spectacle.

Vodan se releva, essuyant le sang qui coulait de son front et de sa lèvre inférieure. Ce petit interlude lui avait fait du bien, le laissant oublier ses problèmes quelques instants au profit d'une montée d'adrénaline, chose qui lui avait manqué ces derniers temps.
Se relevant, essuyant les salissures de sa tenue, il ne put empêcher son regard d'être attiré par un personnage qui se tenait derrière la foule, venue s’agglutiner lorsque les cris du Rodien avaient retenti à travers la ruelle.
Prenant le pas vers le bordel et sa chambre où une bonne douche l'attendait, il enjamba le cadavre du Rodien qui baignait dans un mélange de moisissure et de sang. Son regard, aussi interrogateur qu'arrogant, ne put se détacher de ce personnage à l'allure énigmatique jusqu'à ce qu'il franchisse le perron de l'établissement.

Les ruelles aux alentours offraient de multitudes d'endroits pour se cacher, trafiquer ou...Se faire agresser. Certains semblaient supporter le poids de leur vie comme un veritable fardeau, d'autre était plus intéressants ou intéressés mais la racaille est toujours ce qu'elle est. Faible, bête, mais surtout, en meute.
Il y en avait partout, il n'y avait même que ça. Maleo eu un petit tique nerveux, se demandant si finalement il serait si judicieux que cela d'impliquer ce genre d'individu. S'ils se faisaient prendre, tout serait fini plus vite qu'il ne faudrait pour le dire.
Il fallait trouver un vrai prédateur. Après tout, si c'était pour trouver de la vermine, il n'y avait pas à descendre si bas dans l'échelle sociale de la ville pour en trouver.

Maleo scrutait les alentours, ses yeux ambres, tels de petits joyaux, semblait examiné le maximum de choses autour d'eux. Il y avait bien trop d'éléments perturbateurs pour pouvoir tout analyser mais certains endroits semblaient plus sensible que d'autres. Le Sith tourna ainsi la tête vers un groupe anormalement nombreux pour exécuter leur larcin habituel...Surtout que leur cible était seul.
L'affaire fut vite régler mais cela ne suffit pas à contenter Maleo. Trop de bruit, de grabuge. Il lui fallait trouver un espion, quelqu'un capable de s'infiltrer et le Zabrak qui avait mis en déroute ses agresseur n'avait pas l'air d'aimer faire dans la dentelle.

La pêche était décidément bien mauvaise et rien ni personne d’intéressant ne voulait se montrer ce soir. Prêt a rendre les armes et rentrer, le maraudeur ferma les yeux un instant, déçu.
Les re-ouvrant décidé, son regard tomba à nouveau sur l'humanoïde cornu. Il marchait vers un bar dont la salubrité semblait déborder jusque dans la rue.
"Quitte à rentrer bredouille..." Se dit-il, Maleo replaça sa capuche d'un mouvement sec et positionna un voila noir devant toute la partie basse de son visage pour ne pas pouvoir être reconnu. Échafaudant un plan il se concentra, son regard plus insistant, pour deployer legerement son aura d'agressivité. Elle était assez faible pour passer inaperçu aux yeux des badots de base mais assez forte pour être découverte par un combattant entrainé.

"Nous verrons bien si je ne me suis pas déplacer pour rien" Pensa-t-il, toujours dépité emboitant le pas à quelques mètre du Zabrak et entra dans le fameux bar...

Passé le perron, Vodan s'engouffra dans la pénombre d'une grande salle. Circulaire, parsemée de colonnes et de fresques érotiques, la pièce baignait dans une ambiance tamisée couleur d'améthyste. Des estrades prenaient pied de part et d'autres de la salle, surmontée de barre vertical où les "artistes" effectuaient leur danse charnelle et psychédélique. De petites tables rondes aux napperons de soie rouge étaient disposées en cercle autour de celles-ci, invitant la clientèle à s'asseoir autour d'un bon vin, tout en se laissant bercer par la mélodie des corps nus se trémoussant lascivement.

Cette même clientèle se voulait étre très disparate. Politicien aux fantasmes douteux, homme d'affaire aux rodéos privés et simple badot, venu troquer la vision de sa vieille femme contre une paire de seins bien fournie.
Toutes ces catégories se retrouvaient dans ce même lieu pour partager les mêmes plaisirs, suivant la taille de leur porte-monnaie.

Vodan regarda le spectacle une seconde, devenu habituel après deux jours passé ici, et prit le pas vers le bar à quelques mètres à droite de l'entrée. Il s’asseya tranquillement sur un tabouret, se commanda un verre d'alcool doux tandis que la barman commençait à échanger quelques boutades avec lui:

-"Alors mon bon cornu, on fait la fête dans la rue et on m'invite pas ?" fit le Twi-lek à la bouche pâteuse aux relents d'alcool prononcés, en s'accoudant au comptoir*
-"Toi, te battre, avec ta carrure de Hutt ? *le gros barman, portant sa main sur son ventre bidonnant*, j'aurais bien aimé voir ça ahah."
-"T'inquiètes pas pour ma brioche va *beugla t'il, tapant généreusement la croupe d'une employée à demi courbée sous le bar*, ça m'empêche pas d'jouer avec les d'moiselles.

Après avoir rit de bon cœur un instant, Vodan ne put s'empêcher de regarder derrière lui. L'énigmatique personnage l'avait suivi ici. Cherchant son regard, Vodan ressenti un étrange sentiment. Quelque chose émanait de cette personne, quelque chose qu'il avait déjà ressenti auparavant.
Cela le mit rapidement mal à l'aise, et il s'enfila une bonne gorgée de cette liqueur bleue qu'il appréciait apparemment beaucoup, cela l'aidant à faire passer son mal-être.
Vodan le regarda un long moment, puis, sa curiosité guidant ses actes, lui fit un signe de main discret, l'invitant à prendre place sur un tabouret à ses côtés. Il attendait la réponse patiemment, le regard plissé toujours fixé sur cet étrange personnage.

C'était psychologiquement suffocant. L’intérieur du bar n'avait pour but que de lobotomiser tout ce qui passerait à sa portée surement dans un soucis de consommation d'alcool, d'épices ou tout autre moyens de se détruire encore plus le cerveau.
Des aliens de sexe plus ou moins féminin se prélassés sur des thèmes de musique des plus électriques et après le cerveau, c'était sans nul doute les oreilles qui passerait à la moulinettes.
Maleo s’arrêta et resta sans bouger dans un coin de la salle; Il valait mieux éviter tout contact entre eux tant qu'il ne serait pas seul. Se faire remarquer en tant que noble dans cet endroit mènerait irrémédiablement à la mort de beaucoup de ces humanoïdes. Même si leur vie n'avait aucune importance pour le Sith, être discret lui garantirait le moins d'ennuis possibles et Dieu sait que toute son opération en demanderait plus qu'on ne pouvait l'imaginer.

Sa cible finit par s'assoir à une table, lançant un regard insistant vers le maraudeur, "Apparemment je n'étais pas le seul à l'avoir repéré..." S'amusa-t-il, "Peut-être sera-t-il d'un autre intérêt finalement" Finit-il de se dire tout en prenant place près du Zabrak.

Il n'attendit pas plus de temps et commença, "Je n'ai pas de temps à perdre" Dit-il d'un ton neutre et froid, "Nul besoin de te présenter, mais je veux connaitre tes compétences et si quelqu'un sais où tu te trouves actuellement" Maleo attendait vraisemblablement un réponse rapide et tachait de garder en même temps sa présence la plus banale possible, toujours son visage caché pour les trois quarts, son regard perçant continuant à vérifier son entourage immédiat...

L'énigmatique personnage s'installa près de lui, et, sans perdre de temps à faire les présentations, posa ses questions à Vodan. Nullement interloqué par la situation pour le moins suspecte, il ne chercha pas non plus à en connaître d'avantage sur le personnage assit à côté de lui. Il aurait tout le temps de connaître son identité le moment venu.

Voyant l'opportunité de quitter ces bas-fonds crasseux et de retourner un étage au dessus, le zabrak sourit, enthousiaste. Croisant les bras sur la table, plongeant son regard dans celui de son interlocuteur, il lui répondit :

-" J'ai autant de compétences qu'un agent impérial puisse avoir.. Je pense avoir suffisamment fait mes preuves pour ne pas être jugé comme incompétent, et si c'était le cas, je ne serais certainement pas là à converser avec vous." Lui dit' il un sourire amusé aux lèvres.

Laissant sa curiosité s’exprimer il reprit, le verre à la main : " Et en quel cas mes compétences pourraient vous être utiles ? J'ai plusieurs cordes à mon arc, et plus vite je quitterais cet endroit mieux je me porterais. Et pour votre information, mes anciens supérieurs me croient parti pour Nar Shadaa, à la recherche d'une quelconque rédemption auprès des Hutt. Un billet à été édité à mon "nom" et validé pour un cargo parti il y a 3 jours, je suis donc totalement invisible en ces lieux, pour le moment.."

Impatient de connaître la suite des événement, il se laissa tomber dans le dossier de son tabouret finissant d'avaler goulument la dernière gorgée de sa liqueur bleue.

"Encore un peu avare en paroles..." Pensa Maleo tout en se concentrant pour ne saisir que les choses importantes du monologue fait par l'étranger en face de lui : Agent impérial...déserteur...seul...incognito...
Maleo ne broncha pas mais il commençait à croire qu'il était tombé sans le savoir sur une perle rare. Personne ne viendrait réclamer de compte particulier s'il arrivait malheur à ce Zabrak, si c'était un humain encore mais non, en plus. La plupart des gens seraient ravi de le voir disparaitre et l'Empire encore plus.
Ce personnage semblait donc avoir tous les avantages que le Sith recherché et son entrainement d'agent impérial pourrait suffire pour mener à bien la tache qui pourrait lui incomber, en espérant qu'il était aller jusqu'au bout de ses classes avant de devenir un fugitif.

Il laissa son interlocuteur terminer sa dernière goulée de liqueur et commença, en chuchotant pour en pas se faire entendre des alentours, "J'ai de quoi changer ta vie mais cette solution sera quitte ou double pour toi..." Finit-il aussi inopinément qu'il débuta sa phrase.
Maleo s’arrêta un instant alors que l'humanoïde le fixé du regard puis se leva d'un coup, sans bruit, "Prends tes affaires..." Lança-t-il de sa voix granuleuse, "...Et taches de me suivre à bonne distance." continua le maraudeur, sa voix se muant en grondement lointain.

Il se retourna sans demander son reste et sortit de l’établissement sans se retourner, d'un pas ferme quoiqu'un peu boitillant, "l'humidité ne me réussi vraiment pas" se dit-il, la tête ailleurs quelques secondes. Il reprit ses esprits aussi vite qu'il les avait perdu et renforça son pas. Il valait mieux ne pas trainer, si le Zabrak le suivait, personne d'autre ne devait savoir où et avec qui il repartait.

Arrivé dans les hauts quartiers de la cité il regarda un peu les environs et finit par fixer son regard sur une ruelle plus étroite que les autres, plus sombre et mieux couverte. Il s’engouffra dans celle-ci et s’arrêta pour enfin découvrir si l'inconnu l'avait suivi jusque la...

Le zabrak l'avait suivi mais cela ne l'étonnait pas plus que cela. La plupart de la marmaille grouillante de cet univers n'est appâté que par l'argent ou le pouvoir...Et pour le cas de celui-ci, ce n'était pas l'argent qui l'amenait devant le Sith, mais bien autre chose.

Maleo fit quelques pas en arriere et vint bloquer la sortie de la ruelle avec son corps massif. Il découvrit enfin un peu son visage. Ses yeux ambrés luisant subtilement dans la pénombre de l'étroit tunnel.

"Tu n'aura pas le droit à l'erreur, sache-le..." Il respira bruyamment, "...Tu va t'infiltrer dans la demeure des Ballantine et tu devra t'occuper de cette personne : Krina Vimos" Il s’arrêta un instant, sortant un holoprojecteur de dessous sa cape et projeta l'image de la personne concernée. Il laissa l'image grésillait quelque ssecondes puis éteint le mécanisme et le rangea.
Le maraudeur entonna à nouveau, "Si tu te fais prendre..." Maleo fronça les sourcils, "...Je te conseille de mourir vite" finit-il.

Maleo leva un pied et libéra la sortie de la ruelle, toujours ses yeux fixés sur son interlocuteur, "Des questions ?"...

La ruelle, étroite et sombre, ne lui inspirait aucune confiance. La masse imposante que représentait l'énigmatique personnage vint lui couper tout espoir de fuite, si jamais l'idée de retourner sa veste venait à lui prendre. Le visage de l'inconnu s'éclaircit un peu lorsque qu'il enleva sa capuche, deux billes pétillantes se mirent à luire dans les ténèbres qui les entouraient. La voix de son interlocuteur se fit formelle, ses phrases concises et claires.
Un hologramme diffusa une douce lumière bleutée, laissant entrevoir une courbe féminine des plus charmante. "Krina Vimos" fit remarquer l'inconnu.

L'image de la femme disparue dans un petit éclair bleu, laissant la froideur et l'ombre retomber dans la ruelle. "Des questions ?"

L'homme venait d'exposer la suite des événements. Un assassinat, dans les règles de l'art. Son dernier en date avait été un échec cuisant, cause de sa dégringolade dans les bas fonds de la capitale.

Une question lui vint à l'esprit :

-" Quand est-ce que la partie commence ? "dit'il un sourire carnassier aux lèvres, ses dents se reflétant légèrement dans la noirceur de la ruelle. Il posa son sac en bandoulière au sol, passant sa main sur son bouc en formant un tortillon de son doigt avec celui-ci. Il serait de nouveau bientôt en selle, pour reprendre sa course folle d'ambition. Tuer cette personne ne s'avèrerait certainement pas bien dur..

"Quand est-ce que la partie commence ?" Dit le Zabrak, un sourire contenté aux lèvres.

Maleo pausa quelques instants, s'interrogeant sur les réelles capacités de l'individu en face de lui. Sa grande confiance en lui n'avait pas l'air totalement déviante. Peut-être était-il véritablement un élément compétent ce qui ne serait, après tout, le minimum pour rester en vie dans le contrat qu'il venait d'accepter.
"Passe par l'aile ouest de la maison, il y a moins de gardes postés par là..." Laissa-t-il échapper en se retournant, se dirigeant vers la sortie de la ruelle.

Tout en commençant à marcher, son regard concentré, "Il est temps de tout mettre en marche..." Pensa-t-il tout en disparaissant dans la brume de la nuit.

Vodan progressait à travers les ruelles inhabitées de Kaas City. La bruine coulant sur sa combinaison accompagnait chacun de ses pas à travers l'obscurité, les cieux s’exaltant et s'embrasant d'innombrables éclairs, venus éclairer son chemin à travers les ténèbres. Le vent s'engouffrait à travers ces étroites ruelles d'une complainte assassine, enveloppant le Zabrak d'un linceul morbide tandis qu'il apercevait les murs de la propriété Ballantine.

Vêtu pour l’occasion, Vodan arborait une de ses plus belles combinaisons. Alliant le bordeaux au gris profond, cette armure faites de milliers de mailles entrelacées épousait à la perfection les courbes de son corps. Flexible mais peu protectrice, elle offrait à son porteur maniabilité et liberté. Une tenue d'infiltration parfaite, légèrement modifiée par son détenteur pour subvenir à ses besoins. Outre son armure, Vodan transportait tout un attirail meurtrier. Fusil de sniper, ceinture bourrée de gadgets tous aussi dangereux les uns que les autres, vibro-lame incrustée dans ses avants bras, il était paré à toute éventualité.

Arrivé devant l'épais muret, il s’accroupit et se mit à réfléchir un instant quant à la manière dont il allait procéder.
"Il me faudra avancer prudemment et profiter du temps", dit'il en préparant son matériel, le nez levé vers les nuages." La pluie couvrira le bruit de mes pas, les éclairs l'éclat de mes tirs et leur détonation", ajustant ses lunettes de vision nocturne à son cou." Il me faut une diversion pour entrer sans encombres dans cette enceinte. Le vieux m'a dit l'aile ouest.. humm..l'aile Est est tout indiquée pour un petit peu de bordel.."

Laissant son sac dans un coin à l'abri des regards et des intempéries, il se dirigea vers la partie Est de la propriété, l'esprit fulminant de sombres desseins. Arrivé à destination, il mit en route une petite sonde, reliée à une caméra intégrée à l'holoprojecteur de sa combinaison. La petite boule sombre décolla légèrement à quelques mètres du sol, pointant son objectif sur les jardins.
Il était difficile de voir en condition de la météo capricieuse, et Vodan passa donc en mode infrarouge. L'image se mit tout à coup à s'illuminer d'un grand nombre de points rouge-orangés. Le jardin était fortement gardé, certains gardes patrouillant, d'autres droits comme des i sous la pluie battante.
La partie s'annonçait plus difficile que prévue, mais n'était en rien insurmontable. Ne préférant pas s'éterniser, il passa à l'action.
Ramenant avec soin son droïde caméra, il sortit d'une poche de sa ceinture un petit tube au contenu étrangement épais. Il appliqua l'épaisse pâte verdâtre sur 5 petites sphères reliées entre elles par un filament et les plongea dans un sac de toile noir, celui-ci fermé à l'extrémité par un petit détonateur relié au reste du mécanisme.

Il lança le sac haut dans les airs par dessus le muret et déclencha le mécanisme.

De l'intérieur, le son ressembla à une lourde détonation. Les murs épais de la maison absorbant pratiquement tous les bruits extérieurs et vu l'heure, personne n'aurait remarqué ce bruit inhabituel.

"Dépêchons..." Se dit le Sith, Il devait rejoindre au plus vite le précepteur et sa fille. La plus grande présomption de cette opération restait celle-ci. Est-ce que le père serait avec la fille ? Sans doute, mais le maraudeur n'en était pas sur à cent pour cent. Il était juste de savoir commun que leurs devoirs envers la maison terminés, chaque jour cette famille se retrouvait pour un entrainement intensif au sabre-laser.
Ses grands pas balbutiant amenèrent Maleo jusqu’à la salle d'entrainement, déjà rassuré par les bruits étouffés au loin provenant de son objectif, Maleo pressa encore le pas jusqu'à arriver et se caser en plein milieu de l’entrebâillement de la porte.

Les deux membres de la famille Vimos stoppèrent leur combat en même temps, tournant leurs têtes machinalement vers la silhouette qui venait d'apparaitre non loin d'eux.
Maleo regarda un instant Krina, perlante de sueur, mais arrêta son regard sur Lucen, semblant encore passablement surpris, "J'ai à vous parler, Lucen..." Dit-il d'une voix totalement neutre, légèrement plus haute que d'habitude du à sa longue marche forcée, "...En privé" Finit-il tout en indiquant la sortie de la salle d'entrainement.

Lucen ordonna à sa fille de continuer à s'entrainer pendant son absence et rejoignit le Sith. Les deux hommes s'éloignant côte à côte, leurs regards encore fuyant en avant comme pour ne pas avoir a commencer la conversation en premier.
Ces quelques pas fuent bénéfiques pour le plan du maraudeur, il allait devoir user de beaucoup de précaution et d'un discours plus que convaincant surtout en face de Lucen, lui qui avait l'habitude de nager dans le bain des manipulations. Le seul moyen d'accrocher son attention et de lui faire baisser sa garde serait de parler de Krina et de son avenir.

Une fois à bonne distance de leur point de départ, Maleo, toujours le regard droit devant lui reprit, "Je connais votre situation Lucen" Commença-t-il, "Nous devons parler unification...".
Il laissa sa voix s'éteindre doucement dans le silence ambiant alors que Lucen tourna la tête vers le Sith tel une furie, la vie ayant tout d'un coup remplie sa vieille carcasse à nouveau, la surprise sur son visage laissant place quelques instants plus tard à une grande joie dans ses yeux.

Maleo sourit faussement, gardant son visage le plus inexpressif possible pour ne pas éveiller les soupçons, l'attention du père Vimos était maintenant tout à lui, et le champ libre pour le reste...

La voie était libre.. Stupidement abusée, la sécurité avait était éclatée par l'incident. La bombe explosa à quelques mètres au dessus du sol, emportant dans son souffle hommes et végétation, criant d'agonie, l'écorce éclatée, la chaire déchirée.. Ces corps meurtris baignant ainsi dans un épais nuage vert, infiltrant les poumons et les esprits pour n'en laisser qu'un pâle reflet.
La garde affolée courait de part et d'autres des jardins, cherchant à maximiser la protection du Manoir malgré cette situation inattendue.

Vodan profita de cette diversion pour suivre son plan. Retournant à l'extrémité Ouest de la propriété, il se saisit de son sac et se munit d'une paire de griffe qu'il fixa solidement à ses poignets. Le premier obstacle qui le séparait de sa cible venait d'être passé haut la main. Objectif et confiant, il faisait état d'une certaine perplexité quant à la suite du programme.

Les jardins étaient magnifiquement agencés. D'immenses buissons taillés ornaient de petits chemin de gravier, de grands arbres aux feuilles orangés égayaient d'un peu de vie ce tableau de noirceur. L'immense bâtisse trônait au centre de cette toile lugubre. Le fait même de la regarder insufflait en Vodan une certaine tension, comme si une force pénétrait son corps et son esprit, sondant la moindre de ses pensées, calculant le moindre de ses gestes. Il se sentait épié, par quelque chose, quelqu'un, caché dans l'ombre de ces grandes fenêtres voûtées.
Il se remit en marche, gardant un œil soupçonneux sur l'objet de ses appréhensions . Accroupi dans les hautes herbes, celle ci se collait à sa combinaison comme des sangsues, les feuilles crépitant sous ses pas.

Le mur du manoir à quelques mètre devant, seul deux gardes le séparait de lui. Scrutant les environs pour éviter toute mauvaise surprise, Vodan sortit d'un de ses poches une petite boule sombre, semblable au droïde-sonde qu'il avait déjà utilisé. Celle-ci s'envola en direction des gardes dans un léger bourdonnement. Contrôlant son appareil à partir des commandes intégrées à son avant-bras, il fit prendre de la vitesse à celle-ci, fonçant droit sur le garde le plus imposant. Pressant un dernier bouton avant le moment de l'impact, la sonde pivota verticalement, ses petites pattes pointant le dos du garde le plus proche. La petite boule percuta de plein fouet l'imposante masse. Transperçant armure et os, elle s'agrippa à ses vertèbres lombaires dans un craquement sourd. L'homme tomba face contre terre sous l'impact, son cri étouffé par par son casque et le rugissement du tonnerre. Son camarade tout aussi secoué par l'attaque, se pencha sur lui, tentant d'extraire le parasite. Réflexe naturel, mais grave erreur pour l'occasion. Le droïde fermement agrippé ne voulait pas se détacher et serrait avec insistance son hôte. Vodan amusé par cette situation d'un ridicule total, pressa un petit bouton qui clignotait. La sonde fit un bip et libéra un gaz blanc. Le garde toujours debout se releva, jetant son casque à moitié fondu sur le sol, les mains sur son visage attaqué par cette toxine corrosive. Il se tut un instant après, lorsque l'on put voir l'acide couler directement du trou qu'il avait creusé dans sa gorge.

"Il faudrait que j'y pense plus souvent à celle là.." se dit' il amusé.

Enfin arrivé au niveau du mur du Manoir, il se plaqua, toujours accroupi, sous la première fenêtre à sa portée. Vérifiant que l'intérieur était libre avec son droïde-sonde, il sortit de son sac un petit flacon qu'il secoua vivement et dispersa son contenu sur une large surface de la vitre, formant un rectangle assez lgrand pour laisser passer une personne de taille moyenne. L'étrange mousse se durcit au contact du verre. Vodan plaça une ventouse sur le-dit carreau et tira lentement. La forme crissa lorsqu'elle se détacha de l'autre partie de la vitre.
Il la jeta par terre sans précaution sur le tapis de feuille et d'herbe, et se prépara à entrer.

Son fusil de sniper en bandoulière il pénétra dans les ténèbres des lieux.

Vodan pénétra dans le couloir par son entrée improvisée. A peine eut-il fini de poser son matériel au sol qu'une étrange sensation l'enveloppa. Se pouvait' il que cela soit le brusque changement de température ou un simple courant d'air ? Non, il y avait quelque chose qui émanait de cet endroit, un effet encore inexplicable quant à lui, le même sentiment, la même impression malsaine qui l’oppressa lorsque, pour la première fois, il posa ses yeux sur l'ancienne demeure.

Il scruta les environs d'un regard prudent, sa main se portant instinctivement sur son arme, son doigt glissant lentement sur la gâchette. Il était anxieux, et cela aurait pu paraître inhabituel en vue du courage dont il faisait preuve lors de situations pour le moins, moins risquées qu'à l'instant présent.
Insouciant des potentiels dangers que pouvait recéler la maisonnée, il continua à avancer à pas feutré, à demi courbé sous le poids de sa paranoïa grandissante.

Son regard ne put que s'incliner face à celui des statues de marbre noir qui trônaient fièrement, confortablement lovées dans leurs niches. Finement taillées, laissant se dessiner timidement des visages tiraillés, au bon vouloir des caprices du temps, elles faisaient offices de sentinelles immortelles, portant sur le couloir dans lequel elles siégeaient un regard inquisiteur, forçant au respect et à la crainte.. Il n'y avait pas ou peu de tapisseries murales, préférant de long tapis colorés de liserés orangés, qui venaient adoucir les craintes de Vodan, quand bien même cela ne pouvait être suffisant quand l'orage déployait d'immense ombres, déformées par le vent et la pluie à travers les grandes fenêtres en ogive de la pièce.

Son cœur s'emballa sous les coups de sa paranoïa qui grandissait à chacun de ses pas. Plaquant son épaule au mur le plus proche, il ouvrit deux pochettes à son ceinturon. D'une il sortit une pipette au contenu violacé, de l'autre, une aiguille stérile encore rangée dans son emballage. Il se retrouva les secondes qui suivirent avec une seringue plantée dans l'avant bras, son contenu se dissolvant dans son sang. Ses yeux se révulsèrent un court instant, sa respiration haletante, ses mains devenues inertes n'esquissèrent pas le moindre mouvement pour tenter de rattraper la seringue tombant au sol.
Le stimulant à peine absorbé par son organisme que son visage repris sa pose habituelle, mais avec cette petite flamme dans les yeux, pareille aux êtres abusés par quelques sorcelleries.
Ses yeux vitreux ne se détachèrent du mur que lorsqu'il repassa son fusil en bandoulière, piétina la seringue sans la moindre attention et traversa le couloir à grandes enjambées, ne ressentant plus aucune appréhension ou quelconque crainte des lieux, avant de s'éclipser par la porte, à peine éclairée par la pâle lueur d'un lustre.

Une pièce circulaire l'accueillit avec la même froideur que lorsqu'il pénétra dans le couloir. Tout était aussi sombre, mais avec un peu plus de cachet. En effet, l'espace était agrémenté de quelques fauteuils de cuir brun, entourant une large table basse ovale en verre, sur laquelle était positionné fièrement un vase des plus vétustes. Les domestiques avaient quand même pris la peine de fermer d'épais rideaux devant les fenêtres, les intempéries ne venant plus troubler la quiétude de la salle.
Ne voyant aucune raison de s'alarmer, Vodan continua son chemin, traversant la pièce avec aisance, comme s'il avait déjà foulé cents fois le sol de cette demeure. Il se braqua soudainement, cherchant refuge au pied d'un fauteuil, dans la pénombre.

Le crissement si caractéristique d'une caméra lui effleura l'oreille alors qu'il atteignait la porte à l'opposé de là où il se trouvait en entrant. Elle était accrochée au plafond, dans un coin sombre, seul défaut étant le petit point rouge trahissant son état de marche et sa position par la même. Pivotant de gauche à droite, elle se languissait, ou plutôt, l'opérateur avachi derrière ses écrans de contrôles avec une prédisposition pour le voyeurisme, se languissait de n'avoir rien d'autre à faire que de fixer les mêmes toiles à longueur de temps.
Ne pouvant s'attarder, le zabrak sortit une petite sphère grise dont il pressa un sommet. Des chiffres se mirent à danser et à se succéder à une vitesse folle. Il la laissa rouler sous le siège et plaqua sa tête entre ses genoux, le visage recouvert de ses mains. Une intense lumière inonda la pièce, masquant la vue à la caméra pour un instant, l'instant que choisit Vodan pour se relever et foncer en direction de la porte. Il la passa sans encombre, mais sans remarquer que le vicieux derrière son écran eu le temps de braquer son objectif sur lui au moment où il disparu.

Les choses s'accélérèrent nettement dans les secondes qui suivirent l'irruption de Vodan dans la pièce suivante. Les canons de leurs armes braqués sur la porte, les jambes arquées, la prise assurée, la garde de la maison posait sur Vodan un œil vengeur. La pièce semblait faire office de grande salle, avec un escalier donnant sur les étages supérieurs, se séparant en deux à 90° en son milieu. Un grand tapis semblable à celui du premier couloir reposait sur lui, comme une voie à suivre. Le seul élément avec le peu de beauté était l'insigne impériale qu'habillaient les gardes de la maison.
Deux d’entre eux se détachèrent du groupe, venant chacun aborder Vodan sur un côté. Les bras le long du corps, sa main droite avait déjà glissé au niveau de sa ceinture, la main dans une pochette.

- On veut voir tes mains ! - Beugla le garde à sa gauche, le menaçant du canon de son arme.

Toujours sans un mot Vodan leva les mains au dessus de la tête, sa main droite en poing.

- Montre voir ce que tu tiens - ajouta le garde, continuant de le menacer.

En une fraction de seconde Vodan se courba, et roula en arrière, finissant sa roulade le dos à la porte toujours entrebâillée, ses yeux fixés sur la nouvelle sphère qu'il venait de lâcher sur le sol. Les gardes surpris par la réaction, et à la vision de l'engin se mirent à couvert tant bien que mal.
A nouveau la pièce s'illumina de milles feux, assommant sous le choc les malheureux n'ayant pu détourner le regard à temps.
Usant de toute sa hardiesse et de son agilité, Vodan fonça en direction des escaliers, bousculant au passage les gardes titubant lui barrant la route. Il courut sans s'arrêter pendant 1 minute, entendant la garde se remettre de cette diversion, les ordres fusant, les bottes claquant sur le carrelage. Il bifurqua vers la première porte qu'il pensait sûre.
S'arrêtant un instant, adosser contre le mur, son cœur battait la chamade. Comment avait' il put être aussi naïf ?
Penser que pénétrer dans une demeure riche et respectée sans devoir rencontrer le moindre signe de vie aurait été idiot, et il le fut. Maintenant, la garde était à sa recherche et ils ne tarderaient pas à le trouver, tôt ou tard.
Un étrange bruit attira son attention, l'extirpant un instant de ses réflexions, se répétant sans cesse.

Le balcon sur lequel il se trouvait donnait sur la cause de tous ces évènement.. La dentition du zabrak apparu sous la lumière d'un éclair tandis qu'il armait son fusil, son œil s'emboitant dans la lunette, le doigt glissant lentement vers la gâchette..

Les longs couloirs sombres et tamisés ne laissait filtrer que peu de lumière. A l'approche du soir, une lueur rougeâtre venaient inonder les pièces rappelant, s'il le fallait, l'alignement des êtres habitants cette demeure.
Le pas était calme, régulier mais l'excitation avait envahi Lucen tandis que le maraudeur se délectait de la duperie à laquelle le vieux précepteur avait si facilement succombé. tout se passait comme prévu et il le sentait, bouillonnant à l’intérieur de son interlocuteur.

"Je sais dans quelle position vous êtes" Dit Maleo, "Je sais...Je connais votre motivation...Votre objectif !" Continua-t-il d'une voix se voulant analytique, presque hypnotique. Il plongeait son regard devenu rougeoyant dans les yeux de Lucen.
Patiemment, farfouillant à l'intérieur de l'esprit du pauvre homme en face de lui, il cherchait à percer définitivement sa carapace et mettre sa conscience à nu. Ce n'était pas chose aisée, malgré toute la surprise et la déconcentration que cette annonce avait eu sur le précepteur, ses années d'entrainement avaient rendu son âme pratiquement impénétrable. Il fallait encore plus le désarçonné...

"Krina...", Lucen sursauta à l'annonce du nom de sa fille. Maleo écarquilla les yeux, la faille était la, béante, "Oui...Votre fille..." Laissant s'éteindre sa voix doucement, "Elle est prête à devenir ce pour quoi vous l'avez élever, Précépteur." Le vieil homme était pendu à ses lèvres, il continua "Je m'en porte garant."
Cette derniere phrase raisonna tel un coup de massue sur les épaules du père Vimos. Depuis la naissance de sa fille il n'avait fait qu'attendre ce moment délectable où il parviendrait à faire perdurer sa lignée.
Il s'arreta, Maleo le suivant quelques secondes après, posément. Le vieil homme leva les yeux vers le Sith, faisant signe d'aller prévenir Krina mais avant même d'avoir terminé son geste, Maleo combla les quelques pas entre eux et posa une main sur l'épaule tremblante de Lucen. Il sourit élégamment près à assener le coup de grâce.

"Allons mon vieil ami, nous devons aller voir le patriarche sans tarder." Il le regarda de la tête au pieds, "Mais votre tenue est loin d’être assez distingué pour un tel événement" Il l'entraina, de sa main encore posé sur l'épaule de son interlocuteur, "Je vous attend ici...Mais, dépêchez-vous..." Il tacha de contrôler son sourire devenu maintenant plus narquois que bienveillant. Lucen acquiesça, tournant les talons et se dirigea vers ses quartiers à l'opposé de la salle d'entrainement.

Le Sith resta quelques instants sans bouger, son sourire disparu, le regard perdu dans le vide. La première partie de son plan s'était déroulé sans accroche. La fin se rapprochait à grands pas quand un bruit sourd se situant proche de la salle d'entrainement le fit revenir à la réalité.
La deuxième partie venait de commencer et il lui fallait s'assurer qu'elle serait mené à bien. Il se retourna d'un geste ample et se remit en route à vive allure.

La pièce était spacieuse, faiblement éclairée par quelques lampions disposés ça et là sur des murs noirs. Un bruit sourd suivi par quelques crépitements et un fracas métallique résonnèrent. Des voix monocordes s'élevaient l'espace d'un instant pour se taire aussi subitement.
L’œil emboîté dans sa lunette, Vodan chercha la cause de tout ce bruit. Son regard resta figé sur une silhouette féminine.
Une longue chevelure dansait dans un tourbillon écarlate. Vodan ne pouvait qu'admirer le spectacle du haut de son promontoire mais ne s'y attarda pas longuement.
Une goutte de sueur glissa le long de son nez et son doigt sur la gâchette de son arme. Il n'était plus question que d'attendre le moment propice pour terminer la mission.

La silhouette en contrebas s'arrêta dans sa chorégraphie une fois le dernier droïde défait, la lame grinçante de son sabre éclairant d'une pâle lueur rouge les traits fin de son visage, à demi enveloppé dans l'ombre de la salle.
Profitant de cet instant de calme, le zabrak pressa la détente avec l'espoir d'en avoir fini. Le projectile fendit l'air d'un coup de tonnerre et atteint sa cible avant même que le son ne résonne entre les murs.

Le tir siffla, la jeune femme pivota et, machinalement, renvoya le tir dans la direction de son agresseur. Usant de ses ressources elle se mit à courir à une vitesse folle, Vodan la suivant au travers de sa lunette, tirant encore pour tenter de réparer son erreur. En vain. Elle disparut sous le balcon.
Affolé par la situation, l'esprit du zabrak fut assailli de questions. Comment avait-elle pu dévier son tir avec autant de facilité ? Il était inconcevable pour lui qu'elle ait pu prévoir cette attaque. Il savait que les Siths étaient doués de pouvoirs immenses et parfois trop puissants pour être contrôlés par leurs détenteurs, mais il était pour lui impensable qu'elle puisse prévoir les évènements à venir. A moins qu'il ne se soit trompé.

Assommé par la charge de ces questions, il tentait de trouver dans son matériel quelque chose susceptible de l'aider face à tel adversaire. Il empoigna un pistolet blaster et une sacoche qui résonnait de bruits de verre.
Il se retourna et fut frappé d'effroi.

La femme était là, en l'air à plus de 5m de haut, le sabre haut au dessus de sa tête prête à tomber sur lui avec force et vigueur. Son front plissé cachait de petits yeux aux pupilles ardentes. Son visage ne tirait cependant pas vers la colère mais semblait enjoué, un sourire carnassier laissait entrevoir une dentition d'un blanc éclatant.
Pris de court, Vodan pressa la détente de son blaster à plusieurs reprises sur la femme qui dévia ses tirs avec autant d'aisance que les précédents, pour venir fendre l'air de son sabre à quelques centimètres du zabrak qui roula pour esquiver l'impact.

Se relevant, il fit face à son adversaire. Le sabre le long du corps, son regard transperçant le sien de milles pieux ardents, instiguant en lui la même sensation étrange qu'il avait éprouvé en posant son regard sur la demeure pour la première fois.
Sa chevelure blonde semblait portée par une brise inexistante, prouvant ainsi la nature inhabituelle de la personne.

Complètement désemparé par la tournure des évènements Vodan tenta le tout pour le tout et appuya une dernière fois sur la gâchette de son arme. Résultat sans surprise. Plissant les yeux un instant, comme sondant l'esprit de Vodan, elle tendit la main en avant.
Un impact d'une puissance incroyable percuta le zabrak au thorax, l'envoyant valser à plusieurs mètres, brisant le parapet du balcon, il vint se fracasser en contrebas sur le sol froid et dur de la salle.

Abasourdi par cette chute, il tenta quand même de bouger. Ses yeux s'écarquillèrent sous la douleur, son nez déversant des flots de sang. Ses gémissements résonnaient dans la salle devenue silencieuse.
Le souffle court, il tâtonna à la recherche de sa sacoche, et il l'aperçut, dix pas plus loin. Il se mit à ramper, en oubliant presque le prédateur à ses trousses.
Il s'arrêta de bouger lorsque la pièce fut plongée dans une obscurité totale.

Essayant de contrôler le bruit de sa respiration, son attention portée sur le moindre bruit alentour, il se glaça d'effroi lorsque résonnèrent des pas et un rire fou à lié. En proie à la crainte, il se mit à ramper plus rapidement, respirant fortement pour amoindrir la douleur qui le tiraillait. Il atteint sa sacoche et expira de soulagement.
Ses yeux furent immanquablement attirés vers la lueur rouge qui se dessina dans l'obscurité à quelques pas de lui. Le rayon illuminant le visage de la femme pour la voir disparaître dans les ténèbres l'instant d'après, replongeant la salle dans la noirceur totale.

Les mains crispées et la mâchoire serrée, Vodan plongea la main dans sa sacoche à la recherche de quelque chose qu'il reconnaitrait, mais fut coupé lorsqu'il sentit un souffle chaud venir caresser son visage.
Ses yeux s’affolèrent, et, malgré son entraînement, il commençait à perdre pied. Seul, prisonnier de cette demeure, enfermé dans cette salle plongée dans le noir avec une sociopathe sur les talons, il n'avait jamais autant douté de la fin.

Ses derniers espoirs s'envolèrent lorsque, déchirant le calme de la pièce, le sabre de la femme s'alluma à une dizaine de centimètres de son visage, laissant apparaître son visage. Elle pouvait lire la peur dans les yeux du zabrak et s'en délectait. Lui, voyait toute la bestialité et la colère par laquelle elle était animée. Ses lèvres pinçées salivaient d'excitation.
Elle avait joué avec son mental jusqu'à le mettre à bout de nerfs, et n'attendait maintenant que l'instant où le sang serait versé.

Malgré son découragement total, Vodan ne put se résigner à abandonner. Ses doigts glissaient encore dans sa sacoche subtilement, à la recherche du moindre élément utile.

Elle fit un saut de quelques pas en arrière, et se mit en position, son sabre pointé vers le zabrak, avant d'entamer une course frénétique vers sa proie, décidée à le couper en deux.
Réagissant avec instinct, Vodan sortit la première chose qu'il put de sa sacoche. Un petit tube en verre remplie d'un gaz orangé. Il leva son bras et brisa de toute ses force l'objet contre le sol lorsque que la femme n'était plus qu'à 1m de lui.

L'onde de choc envoya valser les deux personnages dans les airs.

Lui s'écrasa lourdement sur le sol dans un craquement d'os, elle, disparue dans l'obscurité.
Il ne pu que rugir sous la douleur. Sa jambe gauche était brisée et il avait sans doute perdu quelques côtes dans l'action. Il était incapable de bouger. S'armant du peu de courage et de foi qu'il lui restait, il prit sa jambe entre ses mains et tourna vigoureusement le membre. Ses os craquèrent une dernière fois, sous un cri de douleur à peine retenu. Les lésions seraient sévères, mais il pouvait maintenant se tenir debout, tant bien que mal.

Trainant la patte sous une douleur atroce, il en avait presque oublié la prédatrice qui rôdait encore. Il sentait l'odeur de la pluie à l'extérieur, et tenta d'accélérer le pas lorsque, comme pour couper court à tous ses espoirs, le visage de la femme s'illumina de rouge dans un crissement strident.

Vodan se sentit décoller du sol, la gorge compressée sous le poids d'une force invisible, il fut traîné sur plusieurs mètres jusqu'à pouvoir contempler de nouveau le visage de la jeune femme.

-" Fini de jouer.." lui lança-t-elle, le regard empli de haine.

Ses mains toujours pendues à son cou, essayant de se libérer de cette étreinte obscure, ses yeux plongeant dans les siens jusqu'à ce que la porte s'ouvre violemment derrière la jeune femme.

"Comme d'habitude..." Soupira le Sith, haletant d'énervement à l'approche de la salle d'entrainement. Les cris et les heurts à moitié étouffés raisonnés dans les couloirs non loin de la fameuse pièce.
Le maraudeur regarda tout autour de lui, bien heureusement, vu l'heure tardive et le lieu en question personne n'avait semblé être alertés pour l'instant, mais ça ne saurait tarder. Il fallait intervenir et vite, sans perdre une minute.

Forçant sur sa jambe affaiblie, il marchait d'un pas rapide et chaotique, la porte n'était plus loin et les bruits avaient pratiquement cessés après avoir entendu une explosion sourde. La discrétion n'était déjà plus de mise.
Arrivé devant la porte, il inspira lourdement et sans perdre une seconde, il la défonça du pied, la main droite sur son sabre encore à sa ceinture et la main gauche en avant prête à saisir tout ce qui passerait à sa portée.

La scène était d'une banalité déconcertante mais son plan n'avait le droit à aucune faille.
Krina due se sentir rassurée un instant en voyant arrivé un visage familier. Maleo ne la regarda même pas. De sa main gauche il concentra tout son pouvoir et agrippa le poignet de Krina. Dans un cri de rage dévastateur il lui rompa les os du bras. Dans les yeux de la jeune femme l’incrédulité fit place à la douleur.
L’électricité de l'air retomba en un instant, Maleo reprenant son calme apparent tandis que le sabre de la guerrière tombait à ses pieds relachant ainsi l'étreinte sur le Zabrak qui retomba lourdement au sol.
Le Sith s’avança telle une ombre, sans un bruit. Il tendit son bras gauche et ouvrit sa main. La silhouette féminine commença a convulser alors qu'elle se soulevait progressivement du sol du fait de Maleo. La respiration de la jeune femme était courte, difficile. Un poignet cassé n'aurait pas été suffisant pour arrêter Krina en temps normal mais le choc de cette attaque mélangé à la douleur l'avait suffisamment secouée pour pratiquement la tétaniser. La surprise était de taille.

Son regard croisa celui de son agresseur alors qu'elle flottait dans les airs. L'obscurité était presque totale, elle ne voyait que les yeux rougeoyants de Maleo, leurs lumières dansant telles des flammes. Elle aurait voulu voir son visage. Elle aurait voulu comprendre que tout cela n'était qu'un malentendu...
Une vive lueur rouge finit par fendre l'air à deux reprises, en une fraction de seconde. Cette lumière sembla la traverser de part en part mais son regard resta fixé sur le sourire du Sith, que la lueur de ses lames avaient fait apparaitre dans le noir, avant de définitivement sombrer dans le noir.

Les morceaux de la défunte à peine retombés, Maleo se retourna vers le Zabrak repositionnant son sabre à sa ceinture. Son visage redevenu impassible, il regarda l'humanoïde suffocant, "Tu es blessé...", il soupira, contrôlant son mécontentement au maximum.
Il jeta quelques coup d’œil autour de lui, ramassa une barre en métal et quelques bouts de tissu et les envoya vers son complice. "Fais toi une atèle et sortons d'ici, tu dois disparaitre le plus rapidement possible."

La porte derrière la jeune femme s'ouvrit brutalement. Une ombre imposante, se dessinant à travers quelques raies de lumière fit son apparition.

Vodan se sentit soulagé, du moins autant qu'il pouvait l'être, toujours en lévitation, les mains agrippées à sa gorge, la respiration haletante.

La suite des évènements se passa à une vitesse folle. En un instant la vapeur fut renversée. La jeune femme se mit à crier pour une raison que Vodan ne parvint pas à comprendre, et dont il ne poserait aucune question une fois cela terminé.
Retombé sur le sol, il vit deux traits de lumière pourfendre la femme dont les membres encore chauds tombèrent à quelques centimètres de lui.

L'ombre massive se retourna vers lui, avec calme, et lui dit d'une voix posée : Tu es blessé..., et d'un geste de main, lui fit parvenir tissus et ferraille. "Fais toi une atèle et sortons d'ici, tu dois disparaitre le plus rapidement possible".

Vodan s'attela à la tâche aussitôt qu'il put rependre son souffle, ses membres engourdis ne lui facilitèrent pas les choses, mais il réussit à se remettre sur pied tant bien que mal la minute suivante.

"- Et comment sort-ont d'ici maintenant ? J'imagine que le brouhaha n'a pas dû passer inaperçu..". Vodan dit ses mots tout en plongeant ses yeux dans ceux de la jeune femme, dont la tête avait roulé jusqu'à ses pieds.
Il se pencha et ramassa une pointe de fer. Agenouillé près de la tête de la défunte, les questions qu'il se posait attisant le feu de sa curiosité, il pratiqua quelques incisions ça et là, et d'un bruit creux, fit sortir les globes oculaires, qu'il cacha rapidement dans sa sacoche, espérant que son "ami" regardait ailleurs.

Il vint se mettre à la hauteur du guerrier et attendit ses instructions avec impatience, l'esprit en proie aux assauts de la douleur. Il lui tardait de pouvoir plonger dans une cuve de bacta après tous les efforts qu'il avait fourni.

Maleo regardait le Zabrak au sol, toujours entrain de s’affairer à fabriquer son atèle. Ces quelque secondes de calme furent étranges, comme dans l’œil d'un cyclone, le calme avant la tempête. La première partie du plan avait fonctionné, même avec quelques obstacles impromptus qu'il avait fallu régler un peu à la va-vite, et il était temps de penser à finaliser la stratégie en route.

Il fallait reconnaitre que la diversion que devait accomplir l'agent infiltré de Maleo avait bien fonctionné, peut être même mieux que prévu. Le Sith jeta un rapide coup d’œil à son complice alors qu'il terminait de lier les bandages autour de sa jambe. force était de constater que malgré ces blessures et le fait d'avoir affrontais une jeune Sith en pleine possession de ses moyens, il semblait garder un calme olympien.
Avait-il tiré un bon numéro ? Son instinct l'avait mener vers le bon appât. Maleo sourit à cette pensée tout en regardant le Zabrak se relever.

"Et comment sort-ont d'ici maintenant ? J'imagine que le brouhaha n'a pas dû passer inaperçu..." Dit-il, alors qu'il s'agenouillait pour trafiquer quelque chose sur la tête de la défunte.
Maleo le regarda, l'air dubitatif et un peu ailleurs. Se reprenant, il s'approcha d'un pas de l'humanoïde alors qu'il se relevait, et lui fit signe de le suivre.

Arrivé à la porte de la salle d'entrainement, le maraudeur stoppa son acolyte et franchit le seuil seul. Les bruits des pas des gardes arrivaient tels une vague déferlante et il fallait faire vite et débarrasser le planché le plus rapidement possible. Maleo prit la tête du mini cortège et se dirigea vers l'endroit le plus proche d'où il pourrait faire sortir son complice.
Il entra dans ses appartement. Tout y était en ordre, neutre, rien ne transpirait de particulier sans compter que le temps ne permettait aucune analyse approfondies du lieu. Arrivés au mur le plus au sud, le Sith jeta un regard en arrière instinctivement comme pour se rassurer, attendant un instant, il poussa un pan du mur laissant apparaitre une ouverture semblant donner vers l’extérieur.

Il se retourna vers le Zabrak et tendit la main vers la sortie, "Je tiendrais ma promesse..." Dit-il d'un ton clair, sans ambiguïté. Il soutenu le regard quelques secondes pour sceller le pacte et fit un pas en arrière pour laisser la place au Zabrak de sortir.